Taxer les riches, sauver le climat

de: Communiqué de la JS

La Jeunesse socialiste a déposé, jeudi 8 février et en présence du SSP, l’initiative “pour l’avenir”, qui demande un impôt de 50% sur les successions à partir d'un montant exonéré de 50 millions pour financer la transformation écologique de notre économie.

photo JSS

L’initiative a été déposée avec plus de 140’000 signatures, témoignant de l’intérêt de la population pour un financement socialement équitable de la protection du climat. Lors du dépot, aux côtés des militant·e·s écologistes et des membres de la Jeunesse socialiste suisse, Christian Dandrès, Président du SSP, a pris la parole pour souligner l'importance sociale que revêt cette initative.

L'initiative pour l'avenir veut faire passer les plus riches à la caisse pour lutter contre la crise climatique en introduisant un impôt sur les successions et les donations dépassant un montant exonéré de 50 millions. Selon les calculs de la JS, cet impôt rapporterait environ 6 milliards de francs par an, qui seraient utilisés par la Confédération et les cantons pour des mesures de protection du climat socialement équitables. De plus en plus d'études montrent clairement que les plus riches, par leurs investissements et leur comportement de consommation, sont en grande partie responsables de la crise climatique et de son alimentation.

“Alors que le coût de la vie augmente sans cesse, et que les inégalités se creusent, la population refuse de payer pour une crise dont les ultra-riches sont majoritairement responsables”, a déclaré Christian Dandrès, Président du SSP.

Les recettes fiscales doivent par exemple permettre de mettre en œuvre la rénovation énergétique des bâtiments, le développement des énergies renouvelables, des programmes de reconversion pour les employé⋅es des secteurs nuisibles au climat et un développement massif des transports publics. L'objectif à long terme est la transformation écologique de l'économie dans son ensemble. Meret Schefer, activiste climatique, a déclaré dans son discours : "Au côté d’innombrables autres personnes, j'ai consacré plus de la moitié de mes années d'adolescence à la lutte contre la crise climatique".

Il n'y a pas de place pour la spéculation, les conséquences directes de la crise climatique se font déjà sentir. La transformation écologique de la société est donc urgente : "L'année 2023 a été la plus chaude depuis le début des mesures, et les huit derniers mois ont battu le record mensuel de température. La crise climatique est là, et il est évident qu'une action immédiate et vaste est nécessaire", conclut Mirjam Hostetmann, vice-présidente de la JS.

Plus d'informations : https://initiative-pour-lavenir.ch/


Allocution de Christian Dandrès, Président du SSP

Le Syndicat des services publics (SSP-VPOD) est un instrument en main des salarié·e·s pour défendre leurs conditions de travail au quotidien, mais aussi pour changer en profondeur la société et sortir de l’aliénation et de l’exploitation.

Nous traversons la 3e crise économique en moins de deux décennies, mais la plus importante reste à venir. Il s’agit de la crise climatique : une catastrophe qui pourrait remettre en cause les conditions mêmes d’existence de l’humanité.

Il nous faut agir, mais aucune solution sérieuse n’est possible sans transformation sociale et économique. L’exploitation, le gaspillage et le pillage des ressources naturelles sont intrinsèquement liées au mode production capitaliste.

Le seul moteur de ce système est la recherche de profit et de surprofit. Ce système jauge la valeur d’être humain à son capital et ne répond à un besoin que s’il est solvable. Ce système engage des millions de travailleurs et de travailleuses pour produire des biens de consommation qui n’ont pas d’utilité sociale réelle, tandis que 700 millions d’être humains souffrent de la faim.

Le marché du luxe atteint 350 milliards de francs par an alors que 6 milliards suffiraient à éradiquer la faim. La concentration du capital se fait aujourd’hui à une échelle jamais atteinte.

De très grands groupes financiers parviennent, par des réseaux de participation, à contrôler presque toute la chaîne de production de certains secteurs, à augmenter leurs profits de monopole et leurs marges, ce malgré la hausse des prix des matières premières. Le Fonds monétaire international relevait que l’augmentation de ces marges était responsable de 45% de l’inflation.

Les solutions de Blackrock, d’UBS et consorts à la crise climatique sont connues : spéculation immobilière et financière, développement du nucléaire, création d’un marché des droits à polluer, etc.
Leur solution, c’est un nouveau pas en avant dans leur guerre sociale.

Assurer la sauvegarde de l’humanité doit passer par un changement en profondeur, avec la prise en mains par la collectivité, dans une approche démocratique et sociale, de secteurs essentiels comme le transport, l’aménagement du territoire, le logement, l’énergie.

Cette initiative y participe. Elle est particulièrement importante parce qu’elle pose correctement le débat en faisant le lien entre trois aspects fondamentaux :

  • l’accumulation phénoménale de richesses par une ploutocratie ;
  • le fait que cette élite économique et financière s’inscrit dans une logique de plus en plus dynastique ;
  • la nécessité de mener une politique climatique sociale.