Emploi, bébé, égalité : pas évident de jongler

Retrouvez prochainement sur cette page les réponses tirées du sondage "Emploi, bébé, égalité : pas évident de jongler".

Eric Roset

L’arrivée d’un bébé n’est pas neutre en matière d’égalité, tant sur le lieu de travail qu’au sein du couple. En 2020, les trois quarts des femmes réduisaient leur taux d’activité à la naissance d’un enfant, 20% des mères d’un premier enfant et 30% des mères d’un deuxième enfant arrêtaient de travailler en moyenne pendant cinq ans. Ce n’est pas du tout le cas des pères.

Ces données, tirées d’un rapport du Conseil fédéral, montrent que si l’égalité progresse lentement dans tous les domaines, il existe un «plafond de mère», invisible mais coriace, qui renforce les inégalités de genre préexistantes à l’arrivée de Bébé. Les décisions prises à ce moment ont un impact à long terme, tant sur le salaire que sur l’évolution professionnelle et sur les rentes.

La législation sur le travail prévoit de protéger la mère enceinte et accouchée. Or, une étude d’Unisanté, menée entre 2017 et 2020, a conclu que seules 12% des travailleuses du secteur de la santé étaient conformément protégées et à peine 2% de celles de l’industrie alimentaire. Un désastre.

De plus, malgré quelques progrès, arrachés de haute lutte, comme le congé maternité, le congé paternité, ou encore le congé pour enfant et proche malade, les mesures de «conciliation» entre travail et famille restent insuffisantes. À cela s’ajoute une pénurie constante des places d’accueil, en particulier pour les bébés.

Aujourd’hui, la mère salariée se trouve livrée à elle-même: elle jongle pour travailler comme si elle n’avait pas d’enfants et élever ses enfants comme si elle n’avait pas de travail. Mais elle paye cher cette mission impossible: stress, fatigue, épuisement professionnel et/ou parental.

Fort de ces constats, le SSP a décidé de lancer une campagne, qui commence par un sondage. Son but est de mieux saisir la réalité des mères et des parents (pères/deuxième parent) qui travaillent dans le secteur public et parapublic, à partir de l’annonce de la grossesse ou de l’adoption jusqu’au retour (ou pas) sur le lieu de travail après le congé maternité ou d’adoption.

Le sondage est désormais fermé et les réponses en cours d'analyse. Plus d'informations suivront prochainement.

Valdemar Verissimo

Plus d'informations sur les droits existants en matière congé maternité, paternité, pour allaitement ou pour proche et enfant malade.