AVS 21 vise à augmenter l’âge de la retraite des femmes de 64 à 65 ans
La réforme impose aussi plus de flexibilité : l’âge ordinaire de la retraite est remplacé par l’âge de référence fixé entre 63 et 70 ans. La possibilité de toucher la rente AVS anticipée à 62 ans pour les femmes est supprimée. La majorité du parlement a mandaté le Conseil fédéral pour préparer une nouvelle réforme dès 2026 dans le but de nous faire travailler toutes et tous jusqu’à 67 ans.
Payer plus de TVA pour des rentes réduites : c’est NON
Pour toucher la même rente qu’aujourd’hui, les femmes devront travailler une année de plus. Pas besoin d’être prix Nobel en mathématique pour comprendre qu’il s’agit bel et bien d’une baisse de rente : en moyenne la perte est de 1200 francs par année.
Pourtant, nous devrons payer 0,4 point de plus de TVA, une taxe antisociale qui va renchérir les prix et qui pèse davantage sur les petits budgets.
Des mesures éphémères pour taire notre colère : c’est NON
AVS 21 ne contient aucune « compensation », mais uniquement des mesures transitoires pour les femmes proches de l’âge de la retraite. Pour une entrée en vigueur en 2024, les femmes concernées sont celles nées entre 1961 et 1969 qui prennent leur retraite après 64 ans. Le sucre est un supplément de rente qui s’échelonne entre 12 et 160 francs selon l’année de naissance et le montant du revenu déterminant AVS. Pour comprendre la vacuité de ces mesures, il faut savoir que l’actuelle loi sur l’AVS prévoit le droit d’ajourner sa rente jusqu’à 5 ans moyennant un supplément qui va de 5,2% à 31,5%. Une femme qui part à 65 ans aura ainsi un supplément entre 60 à 125 francs selon le niveau de sa rente.
Augmenter l’âge de la retraite n’est pas une solution
À un an de la retraite, seule une personne sur deux est encore active professionnellement. Les raisons sont diverses : il y a le chômage, les problèmes de santé, un licenciement, la prise en charge d’un proche. Et il y a le choix de profiter de la vie… pour celles et ceux qui peuvent se le permettre. Selon la statistique des nouvelles rentes 2020, ce sont les hommes qui partent à la retraite à 60 ans qui touchent les rentes du 2ème pilier les plus élevées. Leur rente médiane est de 4’000 francs par mois. En comparaison, la rente médiane des hommes qui partent à 65 ans est de 1’800 francs et celle des femmes qui partent à 64 ans de 1’000 francs seulement. Comme quoi ce ne sont pas celles et ceux qui travaillent le plus dur et le plus longtemps qui ont les meilleures rentes !
Augmenter les rentes de l’AVS est une nécessité
Si l’AVS est solidaire et égalitaire, le niveau des rentes est bas : entre 1’195 et 2’390 francs, en moyenne 1’850 francs par mois pour les hommes comme pour les femmes. C’est peu. Selon les normes de la Conférence suisse des institutions d’aide sociale (CSIAS), le seuil de pauvreté pour une personne seule est de 2’740 francs par mois. Alors que la Constitution fédérale stipule que l’AVS doit garantir les besoins vitaux, une conclusion s’impose : il faut augmenter les rentes de l’AVS, pas l’âge de la retraite. AVS 21 est la mauvaise réforme. Les syndicats ont déposé une initiative pour une 13ème rente. C’est un premier pas nécessaire, mais pas suffisant. La situation financière de l’AVS est bonne et des sources de financement existent, qu’il s’agisse de la BNS ou d’une hausse des cotisations paritaires. La Suisse peut et doit assurer une rente digne à tou·te·s !
Un vol à 10 milliards
C’est le montant qui sera économisé sur le dos des femmes, alors que dans la vie active les inégalités sont toujours là ! Les femmes touchent des salaires en moyenne 19% plus bas que les hommes. Elles assument gratuitement la majorité du travail domestique, éducatif et de soins. Ces inégalités ont un impact direct sur les rentes des femmes : celles-ci sont en moyenne 37% inférieures à celles des hommes. AVS 21 c’est NON !