La précarité en chiffres
Les différentes formes de précarité dans les hautes écoles.
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Journal «services publics»
Services Publics 10 - 2024
1. Précarité des contrats
Dans les universités et écoles polytechniques, 78,4% du personnel académique travaille avec un contrat précaire (à durée déterminée). Au sein du corps intermédiaire, ce taux est de 88%.
Dans les HES, c’est 47,1% du personnel d’enseignement et de recherche qui a un contrat précaire (51,2% au sein du corps intermédiaire).
2. Normalisation du travail gratuit
40% des doctorant·es de l’Université de Lausanne ne sont pas payés pour travailler sur leur thèse.
→ Chiffres d’UNISIS (service statistique de l’UNIL) au 31.12.2021.
A l’Université de Zurich, une enquête du SSP de 2021 a montré que 73,5% de personnes interrogées effectuent régulièrement des heures supplémentaires (non-payées).
3. Précarité des revenus
Un·e doctorant·e financé·e par le Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS) gagne 3920 frs par mois en première année, à plein temps.
→ Lorsque ce salaire est inférieur au salaire minimum cantonal là où il existe, on constate que des doctorant·es FNS y sont engagé·es à un taux inférieur pour ne pas enfreindre la loi. .Un·e chargé·e de cours à l’Université de Genève au taux de travail médian (13%) gagne 1400 frs brut par mois.
→ Réponse du Conseil d’Etat aux questions écrites urgentes de Mme Amanda Gavilanes: «Fonctions et rémunérations à l'Université de Genève» (QE1429-A) et «Typologie des contrats et taux d’activité des membres du corps intermédiaire à l’Université de Genève» (QE1430-A), 18 novembre 2020. .À l’Université de Neuchâtel, une charge d’enseignement unique, avec un taux de 9%, est payée 856,20 frs brut par mois.
→ https://www.unine.ch/srh/charge-e-s-denseignement
4. Une précarité qui dure
Une enquête du FNS montre que trois quarts des chercheurs et chercheuses de plus de 46 ans sont encore soumis à des contrats à durée déterminée.
→ Source : Legler, Pekari et Cohen, SNSF Early Career Researcher Survey, 2022, p. 11.
5. Une précarité qui a des conséquences
Une enquête de l’Université de Genève montre que 22% des personnes précaires indiquent vivre ou avoir vécu une situation de harcèlement moral, 3,4% être victimes de harcèlement sexuel, alors que 13% en ont été témoins.
→ Brigitte Galliot, Liliane Zossou (dir.), Enquête 2021 sur les conditions de travail et de de carrière du Corps des Collaborateurs et Collaboratrices de l’Enseignement et de la Recherche (CCER) à l’Université de Genève, avril 2022, p. 58-63.6. Une précarité qui n’élimine pas de manière hasardeuse
Dans les Hautes écoles universitaires, la part des femmes dans le corps professoral est de 26,2% alors qu’elle est de 42,8% dans la catégorie «assistant·es et collaborateur·rices scientifiques».
Dans les HES, la part des femmes dans la catégorie «Enseignant·es avec responsabilité de direction» est de 28,2% alors qu’elle est de 42,4% dans la catégorie «assistant·es et collaborateur·rices scientifiques».
→ Chiffres de l’OFS pour 2021 concernant les hautes écoles universitaires, respectivement les hautes écoles spécialisées (sans hautes écoles pédagogiques)