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Des moyens pour l’accueil de l’enfance!
Le SSP se bat depuis des années pour que l’accueil pré- et parascolaire des enfants soit intégré au secteur public, au même titre que l’école. Cela aurait plusieurs implications: l’accueil des enfants deviendrait un service public universel avec un accès égal sur tout le territoire, que l’on habite en ville ou à la campagne; il serait financé via l’impôt, comme l’école, garantissant ainsi la gratuité pour les parents; il y aurait une certaine unité en matière de qualité de l’accueil, qu’il s’agisse des taux d’encadrement ou du niveau de formation du personnel; ce dernier aurait aussi les mêmes conditions de travail, de salaire et de retraite que le personnel de l’Etat.
Un pas en avant
L’initiative « Pour un accueil extrafamilial abordable et de qualité », lancée en cavalier seul par le parti socialiste, ne va pas aussi loin mais va dans le bon sens. L’objectif est d’inscrire dans la Constitution fédérale le principe d’une offre suffisante en matière d’accueil extrafamilial institutionnel sur tout le territoire. Cette offre concernerait les enfants dès trois mois jusqu’à la fin de l’enseignement de base. Les coûts seraient pris en charge à deux tiers par la Confédération, et la part des parents serait limitée à 10% de leur revenu. Les personnes qui encadrent les enfants devraient disposer de la formation requise et être rémunérées en conséquence. Leurs conditions de travail devraient permettre un accueil de qualité.
Reconnaître un secteur essentiel
Le SSP soutient cette initiative, car elle va dans le sens du développement et d’une reconnaissance de l’accueil pré- et parascolaire. En tant que syndicat, nous luttons depuis longtemps pour que l’accueil de l’enfance soit reconnu comme essentiel au fonctionnement de la société et de l’économie. Cela est apparu clairement durant la pandémie: de nombreux secteurs ne fonctionnent pas sans les salariées, et celles-ci ont besoin des structures d’accueil pour pouvoir travailler professionnellement. Loin d’être un coût pour la société, l’accueil de l’enfance rapporte de l’argent aux collectivités publiques, notamment en termes de rentrée fiscales.
Condition pour l’égalité
L’accueil de l’enfance est aussi essentiel à la mise en œuvre concrète de l’égalité entre hommes et femmes. Aujourd’hui, la société exige des mères qu’elles soient de plus en plus actives professionnellement. Le durcissement des conditions d’octroi d’une pension alimentaire en cas de divorce montre bien cette injonction croissante au travail rémunéré. Or cette péjoration prétérite les femmes qui s’arrangent pour garder les enfants, quitte à lâcher leur emploi pour un temps ou réduire leur taux d’activité. Aujourd’hui, seules 15% des mères d’enfant de 0 à 3 ans, occupent un emploi à plein temps, contre 78% des pères. À contrario, près de 25% des mères sont au foyer ou au chômage, contre à peine plus de 6% des pères.