C’est dans l’Hôpital historique de la ville de Soleure que près de 100 retraité·e·s du SSP de toute la Suisse ont tenu leur conférence fédérative. Un lieu idéal pour aborder le thème central de la conférence qui portait sur les soins de longue durée, qui concernent tout particulièrement les aîné·e·s. En tant que membres du syndicat, l’attention des délégué·e·s a toutefois dépassé la question des usagers et usagères des soins à domicile et des pensionnaires des EMS pour englober aussi la question des conditions de travail du personnel.
Dans sa prise de parole introductive, le président Christian Dandrès a d’emblée souligné l’importance d’avoir un système de soins de qualité et dès lors la nécessité de le financer à la hauteur des besoins. Or, EFAS risque bien d’empirer encore une situation déjà difficile. Christian Dandrès a conclu en saluant la volonté des retraité·e·s du SSP de lancer une campagne pour défendre des soins de longue durée de qualité et de le faire avec le personnel soignant.
Le premier orateur, Beat Ringger, ancien secrétaire central du SSP en charge de la santé et ancien coordinateur responsable du réseau «Denknetz», a plaidé pour une véritable mise en œuvre de l’initiative des soins afin qu’elle puisse une grève nationale du secteur des soins, porté non seulement par le personnel soignant, mais aussi, notamment par les retraité·e·s. Le but d’une telle mobilisation, qui devrait s’organiser en 2026, serait d’exiger les moyens nécessaires à une véritable mise en œuvre de l’initiative des soins infirmiers.
La conférence s’est poursuivie avec l’intervention poignante de Vanessa Deroche, militante SSP, qui a illustré les effets du manque de moyens dans les soins à domicile et dans les EMS par son expérience d’infirmière. Elle a défini ce qui se passe comme une double souffrance partagée entre le personnel et les bénéficiaires de soins. Le manque de temps et de moyens oblige le personnel à faire vite, dans une course permanente qui est source de frustration et peut amener à des situations de violence verbale, de remarques racistes – beaucoup de soignants sont des femmes issues de la migration – voir d’agressivité physique. Confronté à la perte de sens, au manque de reconnaissance, à la pénibilité du travail et aux salaires insuffisants, le personnel s’épuise jusqu’à abandonner. La durée de vie moyenne d’une infirmière est de seulement huit ans.
Face à une situation qui se dégrade, la Conférence fédérative des retraité·e·s a voté une résolution qui vise à construire une mobilisation pour lancer une campagne pour exiger un renforcement du financement dans le domaine des soins de longue durée. L’idée est d’organiser une conférence nationale, qui pourrait être suivie d’une journée d’action nationale, voir de grève dont la forme reste à préciser d’autant que les commissions latine et alémanique des retraité·e·s souhaitent d’abord en discuter avec la Commission fédérative de la santé.
La Conférence fédérative a également voté une résolution pour intensifier la collaboration entre les commissions latine et la commission alémanique.
Enfin, les délégué·e·s de la Suisse romande et du Tessin ont procédé à l’élection des membres de commission, ont pris connaissance de la démission du président Rémy Cosandey de la Région Neuchâtel, qui a été chaleureusement remercié pour son travail de qualité en tant que président. Ariane Bailat de la Région Genève a été élue comme nouvelle présidente de la Commission latine des retraité·e·s. Elle présidera la prochaine séance qui se tiendra le 12 juin prochain à Lausanne.