1. Allégement de la charge de travail
Il est urgent de réduire la charge de travail des enseignant·es afin d'améliorer la qualité de la formation, d'augmenter l'attractivité de la profession et de protéger la santé du personnel. Il n’est pas acceptable que des enseignant·es doivent se résoudre à diminuer leur taux d’activité pour préserver leur santé. Nous demandons, à tous les degrés scolaires, des effectifs de classes réduits, du co-enseignement, suffisamment de temps pour la préparation et le suivi des cours et un allégement de la charge administrative, afin que les professionnel·les de l’enseignement puissent se concentrer sur leurs tâches principales. Cela permet un meilleur climat d'apprentissage ainsi qu'un suivi et un soutien individuels plus ciblés. L'enseignement est un travail relationnel qui nécessite du temps. Dans le cas contraire, la grave pénurie d’enseignant·es que connaissent des cantons alémaniques va se prolonger et s’étendre à tout le pays.
2. Davantage de moyens pour l’inclusion
Tous les élèves en Suisse doivent bénéficier des mêmes chances de formation, indépendamment de leur origine ou de leurs situations individuelles. Une école inclusive, qui encourage et soutient tous les enfants, est au cœur de ce projet. Les enseignant·es du SSP sont favorables à l'intégration plutôt qu’à la séparation et demandent des mesures concrètes pour améliorer l'école à visée inclusive. Les processus de décision doivent être accélérés et il faut plus de temps à dispostion pour le travail d'intégration, par exemple par une réduction du nombre de périodes ou d'autres mesures d'allégement déjà mentionnées. Les enseignant·es du SSP ne se laissent pas duper par les propositions démagogiques des adversaires de l'éducation. Sophie Blaser, présidente de la commission fédérative SSP Formation, éducation et recherche, souligne: «Le retour à plus de séparation proposé dans des cantons comme Bâle ou Zurich ne soulage ni les élèves ni les enseignant·es et n'est pas moins cher, mais nuit à l'égalité des chances ».
3. Mesures en cas de fortes chaleurs
Face à la multiplication des périodes de canicule, le SSP demande aux départements cantonaux de l'éducation et aux directions d’école de prendre des mesures urgentes pour réagir aux grandes chaleurs et protéger la santé du personnel et des élèves. A court terme, il faut un plan d’action pouvant être mis en œuvre en cas de canicule afin de garantir des conditions de travail et d'apprentissage correctes. Il s'agit notamment d'établir des directives claires en matière de congé de chaleur, de mettre à disposition des ventilateurs, d'assurer l'accès à l'eau et d'adapter les règlements d’école. A moyen et long terme, des mesures telles que l'isolation thermique des bâtiments, la création d'espaces ombragés, l'adaptation des horaires et des calendriers scolaires ainsi que la réduction de la taille des classes doivent être mises en œuvre. Si elles n'ont pas déjà eu lieu, les négociations entre les départements cantonaux et le SSP sur les mesures à mettre en place doivent commencer sans tarder.
4. Rémunération correcte pour tou·tes les enseignant·es
Les enseignant·es apportent une contribution indispensable à l'éducation et au développement de nos enfants. Nous demandons donc une rémunération adaptée, à la hauteur de leur grande responsabilité et de leur engagement. Jusqu'à présent, de nombreux cantons n’ont pas adapté les salaires à l'augmentation du coût de la vie ou ne l’ont fait que partiellement. Cela renforce les risques de pénurie de personnel. Sophie Blaser souligne : « Les inégalités entre les niveaux scolaires et entre les cantons doivent être massivement réduites. Des différences de salaire de plusieurs dizaines de milliers de francs entre les cantons ou les degrés scolaires ne sont plus acceptables ».
5. Politique d’engagement à long terme pour garantir la qualité
Lorsque la pénurie impose d’engager d’urgence des enseignant·es non formé·es, il faut éviter que cela devienne la norme. Une politique d’engagement d’avenir ne doit pas miser sur des contrats à durée déterminée et des salaires réduits, mais doit garantir durablement un corps enseignant stable et bien formé. Cela signifie notamment que les enseignants non diplômé·es doivent se voir offrir une perspective de qualification ultérieure et d'obtention d'un titre d'enseignement reconnu. Cela implique également de soutenir ces enseignant·es pendant leur formation en cours d'emploi. C'est la seule façon de garantir la qualité de l'enseignement à long terme.