Le 14 juin, ensemble contre EFAS: notre santé avant leurs profits !

de: Beatriz Rosende et Léa Ziegler, secrétariat central du SSP

Aujourd’hui, partout en Suisse, nous nous mobilisons pour l’égalité et contre les discriminations sexistes dans les sphères professionnelle, publique et privée. Mais il existe aussi des discriminations fondées sur le genre dans l’accès aux soins.

Eric Roset

Nous avons besoin de politiques publiques qui prennent en compte les besoins spécifiques des femmes. Or, la récente révision de la LAMal – EFAS – va dans le sens contraire.

C’est quoi, EFAS ?
EFAS est une modification de la Loi sur l’assurance-maladie contre laquelle le Syndicat des services publics (SSP) a fait aboutir le référendum. Cette révision organise un transfert des responsabilités des cantons, notamment en matière de financement, vers les caisses-maladie.

Si la révision est acceptée, les assureurs vont s'organiser en une institution commune qui sera aux commandes pour gérer le financement des soins. Une réforme catastrophique qui sera probablement votée en novembre 2024. La santé de la population, et en particulier des femmes, est une affaire de justice sociale qui doit rester entièrement sous la responsabilité des pouvoirs publics.

En quoi EFAS est-il un enjeu féministe ?

Dégradation des conditions de travail

Avec EFAS, les caisses-maladie auront la mainmise sur le financement du système de santé. Un pas supplémentaire vers la privatisation des soins et la dégradation des conditions de travail des personnels de santé, composés à majorité de femmes. Lorsqu’on privatise les services publics, on ouvre la voie à davantage d’inégalités de genre : l’écart salarial « explicable », mais pour autant inadmissible, entre les hommes et les femmes est plus grand dans le secteur privé que dans le secteur public, respectivement 19,5%, contre 15,1%.

Désinvestissement des collectivités publiques

Avec EFAS, les services publics se déchargent de la responsabilité du financement des EMS et des soins à domicile. Désinvestir un secteur qui soigne et prend en charge des personnes âgées, pour la plupart dépendantes, c’est se reposer une fois de plus sur les femmes, qui endossent gratuitement une immense partie du travail de soins aux proches, souvent au péril de leur propre santé. Quand les services publics sont défaillants, ce sont les femmes qui prennent le relai !

Les résidentes paieront le prix fort

Livrer les EMS et les soins à domicile aux assureurs, à leur logique de rentabilité, à leurs conflits d’intérêts permanents entre assurance de base et leurs assurances complémentaires lucratives, c’est aussi mettre en péril les conditions de vie des personnes âgées qui bénéficient des soins de longue durée et qui sont majoritairement des femmes. Notre santé avant leurs profits !

En temps voulu, votons et faisons voter un grand NON à EFAS !