Depuis l’adoption par le Parlement de la révision EFAS, notre syndicat, le SSP, s’est mobilisé partout en Suisse pour expliquer les réels enjeux de cette réforme. Elle devait être comprise comme un pas supplémentaire vers davantage de privatisations et de libéralisation. Pour les personnels de santé que nous représentons, cela signifie inévitablement nouvelle dégradation des conditions de travail et de la qualité de leur travail.
EFAS n’est en rien une solution aux problèmes réels que notre système de santé doit affronter. Au contraire, EFAS va approfondir les failles du système actuel. Nous subissons des primes d’assurance-maladie exorbitantes pour la classe moyenne et les familles. Nous affrontons une dangereuse pénurie de personnels de santé - qui s’explique en particulier par la dégradation des conditions de travail et l’intensification des rythmes d’intervention augmentant les risques de maladie et d’accident. Le travail dans les soins est réalisé en majorité par des femmes qui finissent trop souvent par quitter leur profession devenue insupportable. Nous constatons un financement cantonal insuffisant pour garantir un fonctionnement sûr des hôpitaux publics/subventionnés et pour offrir des soins de qualité dans les EMS et à domicile.
Le score de cette votation prouve néanmoins que nos valeurs et nos projets sont partagés par une large partie de la population : nos primes, nos impôts et toutes nos dépenses de santé ne doivent pas servir à l’enrichissement de sociétés et entrepreneurs privés à but lucratif ou de fonds d’investissements qui spéculent sur notre santé.
Depuis le vote au Parlement, le 23 décembre 2023, les membres du SSP employé·e·s dans les hôpitaux, les EMS et les soins à domicile, ont mené une intense campagne pour expliquer les dangers de la réforme EFAS. Leurs témoignages ont dévoilé une grave défaillance du système : plus les primes augmentent et plus le temps à disposition pour les patient·e·s et résident·e·s diminue.
Il est temps de changer de modèle pour que notre système de santé réponde en priorité aux besoins en soins de toute la population au lieu de servir les intérêts particuliers des lobbies du secteur de la santé. Un tel changement ne sera pas possible sans un plus grand investissement financier et organisationnel des cantons et de la Confédération et sans une réglementation publique plus stricte.
La motivation exceptionnelle qui a traversé notre campagne ne faiblit pas, nous continuerons de veiller à combattre l’inégalité sociale du système de primes par tête et les politiques d’austérité sur les lieux de travail avec le même engagement.