AVS 21 : pas de justice pour les travailleuses

de: Michela Bovolenta, secrétaire centrale SSP

Jeudi 12 décembre, les juges fédéraux ont rejeté à l'unanimité les recours contre AVS 21. Pourtant, la hausse de l'âge de la retraite des femmes à 65 ans a été adoptée à une très courte majorité, sur la base d'une campagne mensongère à propos des dépenses de l'AVS. Pas de justice pour les travailleuses.

Valdemar Verissimo

Nous sommes vénères, vénères, mais pas prêtes de nous taire !

Nous avions un espoir ténu que justice nous soit rendue. Mais au fond nous savions que la justice est imprégnée des rapports de domination de classe, de genre et de race. L’ordre établi et la « sécurité juridique » ont primé sur la valeur de nos vies, en particulier des vies de toutes ces travailleuses aux métiers pénibles et aux salaires modestes, qui ne pourront pas se payer une retraite anticipée.

Nous prenons acte de ce jugement.

Mais nous crions notre colère. Parce que même si le Tribunal fédéral (TF) a débouté les plaignantes, que nous remercions pour avoir déposé plainte, ainsi que les avocat-e-s, il est évident que le petit oui à AVS 21 a été arraché par une propagande mensongère sur l’avenir des finances de l’AVS et que c’est bel et bien sur la base de ces « prévisions peu plausibles » qu’on nous vole une année de vie.

Nous crions notre colère contre les fossoyeurs et les fossoyeuses de nos retraites qui nous disent qu’il n’y a pas d’argent pour nos rentes, mais votent des millions et des millions pour l’armée.

Nous allons continuer de nous battre.

Nous allons nous opposer au projet de suppression de la rente de veuve, porté par la ministre socialiste Elisabeth Baume-Schneider, que nous pensions pourtant sensible aux situations des personnes en détresse et en précarité. Une fois de plus, l’égalité est détournée et utilisée pour précariser la vie de femmes déjà fragilisées par un veuvage.

Nous allons nous opposer à toute nouvelle tentative d’augmenter encore l’âge de la retraite ou de péjorer nos conditions de retraites, notamment en vue de la énième révision de l’AVS, annoncée pour 2026 déjà.

Et nous allons nous battre pour un système de retraites égalitaire et solidaires qui garantisse à chaque personne des rentes suffisantes pour vivre, non pas pour survivre, et qui tiennent compte non seulement du travail rémunéré, mais aussi du travail domestique, éducatif et de soins, gratuit que les femmes assurent encore en grande partie et qui est tant nécessaire au bon fonctionnement de la société.

Aujourd’hui, nous avons été déboutées, mais nous restons début ! Le combat continue. On ne lâche rien !

Prise de parole de Michela Bovolenta au nom du SSP, de la Grève féministe et de la Commission féministe du SSP