58% du peuple qui dit oui, 15 cantons qui approuvent la 13e rente, c’est un résultat clair et net, qui ne laisse aucune ambiguïté. Et c’est encore plus net contre l’initiative des Jeunes PLR pour les 67 ans : les trois quarts des citoyennes et citoyens et tous les cantons l’ont rejetée. Cette double victoire a été arrachée grâce à une campagne intense, menée tambour battant par l’USS, son président Pierre-Yves Maillard en tête. Mais nous la devons surtout à un immense engagement collectif.
Des milliers de personnes ont porté le oui à la 13e rente en faisant campagne sur leur lieu de travail et dans leur entourage et en faisant des dons, souvent modestes, à l’USS, ce qui a permis à notre camp de concurrencer le gros budget de la droite qui avait trois fois plus d’argent. Le résultat de dimanche s’enracine aussi dans une bataille de près de dix ans sur les retraites et dans l’arrogance d’une droite qui ne cesse de s’enrichir aux dépens des salarié·e·s et des retraité·e·s dont le pouvoir d’achat est en baisse. Rappelons-nous, en 2016, l’USS a perdu l’initiative AVS Plus avec un score honorable de 40%. À la suite de cette défaite, Alain Berset a aligné la gauche institutionnelle, y compris l’USS, derrière son projet PV 2020.
Nous, les régions romandes du SSP, étions parmi les opposant·e·s à ce projet néfaste, qui, d’un seul coup, augmentait l’âge de la retraite des femmes et baissait les rentes du 2e pilier. Finalement, ce paquet mal ficelé a été renvoyé à l’expéditeur en 2017. Et un nouveau chapitre s’est ouvert. La Grève féministe a fait sienne la revendication de garantir des rentes dignes à toutes et tous et a porté l’opposition à la hausse de l’âge de la retraite des femmes, prônée par AVS 21. Cette fois, l’USS a suivi avec détermination. Le 25 septembre 2022, la victoire nous a échappé d’un souffle. La colère, la déception, le sentiment d’injustice ont été grands. Et les femmes n’ont pas oublié les promesses de campagne jamais tenues. Voilà qui a aussi contribué à la victoire sur la 13e rente et au refus massif de l’initiative sur les rentes.
Cette victoire, nous devons maintenant la mettre à profit pour gagner nos prochains combats qui sont nombreux dans les mois à venir.
Le premier défi pour notre syndicat est l’aboutissement du référendum contre EFAS, la réforme du financement des soins qui donne plus de pouvoir aux caisses-maladie et va accroitre encore la pression sur les conditions de travail et sur la qualité des soins. N’oubliez pas de nous renvoyer vos signatures au plus vite.
Le 9 juin, nous voterons sur l’initiative pour l’allègement des primes de l’assurance-maladie. Ironie ou pas, la droite qui a fait campagne contre la 13e rente, en arguant que ce serait aux familles de payer, refuse de plafonner à 10% les primes de l’assurance-maladie, alors qu’elles pèsent bien plus lourd dans le budget d’une famille que l’éventuelle hausse de 0,4% des cotisations pour la 13e rente!
Et puis, nous voterons, probablement en septembre, sur LPP 21 qui vise à baisser les rentes du 2e pilier tout en augmentant les cotisations, en particulier pour les revenus modestes.
Un vrai hold-up sur nos retraites et une grosse bataille en perspective. Mais pour le moment: champagne!