Le SSP : un syndicat pour tou·te·s les salarié·e·s
La présidente du SSP et conseillère nationale verte Katharina Prelicz-Huber a accueilli les délégué·e·s et a rappelé que le SSP est un syndicat pour toutes les travailleuses et tous les travailleurs quelque soit leur origine. Le SSP a beaucoup de membres dans des domaines comme la santé, des soins, le nettoyage, où le personnel est souvent issu de la migration. Pour notre syndicat, il est évident de revendiquer un salaire égal pour un travail égal. Parce que le dumping salarial et social met en danger les salaires et les conditions de travail de chacun·e, le progrès social ne peut être réalisé qu’ensemble.
Plus pauvre et plus malade
Oana Ciobanu de la Haute école de travail social et de la santé de Lausanne (HES-SO) a donné un aperçu social et structurel de la répartition inégale des revenus du travail entre les immigré·e·s et les personnes nées en Suisse. Les personnes issues des pays tiers sont particulièrement désavantagées. Mme Ciobanu a ensuite présenté les premiers résultats d’une étude sur les immigré·e·s âgé·e·s, résidant en Suisse depuis longtemps. Il s’agit de migrant·e·s du Sud de l’Italie. Leur situation est plus précaire que celle des Suisses. Alors que près des trois quarts des Suisses de plus de 65 ans interrogé·e·s ont déclaré être en bonne santé, c’est le cas pour moins de la moitié du même groupe d’âge issu de la migration.
L’aide sociale précarise les permis de séjour jadis stables
Erika Schilling du Centre de conseil juridique zurichois MirSAH a expliqué les dangers spécifiques auxquels les migrant·e·s sont exposé·e·s lorsqu’ils reçoivent une aide sociale. Depuis 2019, les révisions de la loi sur les étrangers et l’intégration ont modifié les conditions d’octroi et les conséquences sur les permis pour les personnes résidant en Suisse depuis plus de 15 ans. Le recours à l’aide sociale met également en danger leur droit de séjour.
NON à AVS 21
La Conférence fédérative de la migration a publié deux résolutions. La première appelle à voter non à AVS 21, qui prétérite avant tout les personnes qui vivent déjà dans la précarité. Les femmes migrantes paient un prix élevé à cette réforme. Elles sont nombreuses dans les secteurs à bas salaires, nombreuses dans les métiers pénibles. Elles ont été nombreuses à travailler pendant la pandémie, souvent au péril de leur santé. Mais le 25 novembre, elles ne pourront pas voter, car en Suisse 32% des salarié·e·s n’ont pas le droit de vote.
Participation au lieu de précarisation
La deuxième résolution porte justement sur la problématique de l’exclusion des immigré·e·s du droit de citoyenneté.
Le SSP déplore que la politique suisse ne semble pas avoir tiré de leçons des événements récents. Pendant la pandémie de Covid-19, le système de santé comme d’autres secteurs essentiels n’ont pu continuer de fonctionner que grâce au travail de nombreuses personnes d’origine migrante. Aujourd’hui, après la pandémie, la Suisse souffre d’une pénurie de main-d’œuvre qualifiée dans de nombreux secteurs: dans le secteur manufacturier, dans la science et la technologie, la santé, l’éducation, le commerce de gros et de détail, la gastronomie et l’hôtellerie, la construction, l’informatique et la numérisation.
Alors que les personnes provenant des pays tiers ont peu de chances d’immigration, que de nombreux·euses réfugié·e·s se voient refuser l’asile, que plus de 90 000 sans-papiers doivent vivre et travailler en secret, la politique suisse précarise aussi des personnes qui vivent et travaillent régulièrement en Suisse depuis de nombreuses années. Au détriment de l’économie et de la société, la ligne directrice de la politique migratoire officielle semble être de rendre de plus en plus difficile la participation politique, sociale et culturelle des migrant·e·s.
Il faut que ça change !
Pour finir, la résolution propose une série de mesures pour repenser la situation.
- Pour que les gens puissent réellement participer, ils ont besoin d’une sécurité de résidence qui comprend un accès sans sanction au système de sécurité sociale.
- Des projets tels que la City Card dans la ville de Zurich sont des premières étapes importantes. Cependant, nous exigeons la régularisation collective de tous les Sans-Papiers en Suisse, une politique d’accueil généreuse envers toutes les personnes dans le besoin existentiel et leur accès non discriminatoire au système éducatif et au marché du travail.
- Afin d’obtenir des droits politiques, des possibilités de naturalisation facilitée sont nécessaires. C’est pourquoi le SSP devrait participer activement à la campagne et à l’initiative «Quatre Quart ».
- Dans les secteurs où il y a pénurie de main-d’œuvre qualifiée, des solutions flexibles pour l’immigration en Suisse sont également nécessaires.
Journée d’action en 2023
Pour 2023, la Conférence fédérative de la migration a décidé d’une journée nationale d’action en faveur de la participation de toutes les personnes vivant en Suisse. Pour réaliser cet objectif, le SSP va se coordonner avec les campagnes « La pauvreté n’est pas un crime! » et « Action Quatre Quart » ainsi qu’avec d’autres organisations partenaires.
Ensemble, manifestons pour un droit de participation au niveau du travail et de la vie sociale et politique pour toutes et tous !
Galerie: Conférence fédérative 2022 de la migration
Photos SSP