Succès de l'initiative pour des soins infirmiers forts: la population ne se contente pas d’applaudir

de: Communiqué de presse SSP

Après le succès historique de l'initiative sur les soins, une étape est franchie pour améliorer rapidement et durablement les conditions de travail et les salaires dans le secteur de la santé.

photo Eric Roset

Le succès sensationnel de l'initiative pour des soins infirmiers forts a montré que la population - contrairement à la majorité des parlements et des gouvernements – reconnaît les compétences et les prestations exceptionnelles du personnel de santé et ne veut pas se contenter d'applaudir.

Des mesures immédiates doivent être négociées, en collaboration avec les syndicats et les associations du secteur, pour améliorer les conditions de travail et de salaire dans les hôpitaux, les EMS et les soins à domicile, pour toutes et tous les soignant-e-s, diplômé-e-s ou non, ainsi que pour le personnel des laboratoires, de la radiologie, des ambulances, du nettoyage, etc.

La pandémie a dramatiquement mis en évidence le fait que le système de santé suisse présente des défauts qui doivent être corrigés de toute urgence :

  • Le système de financement des hôpitaux introduit en 2011 est un échec : la mise en concurrence des hôpitaux entre eux, imposée par cette réforme, a accéléré l'intensité du travail du personnel hospitalier, ce dernier a de moins en moins de temps pour les patient-e-s et pour effectuer toutes les activités qui forment la chaîne des soins.
  • Dans ce contexte de surcharge, de nombreuses et nombreux collègues s'épuisent au bout de quelques années et quittent le domaine professionnel, comme le montrent les chiffres préoccupants mis en lumière par la pandémie. Il est inutile d’encourager et de former davantage de jeunes dans ce secteur s’ils et elles jettent l’éponge quelques années plus tard, dégouté-e-s et épuisé-e-s.
  • Cette réforme du financement a donné un net avantage aux cliniques et organisations de soins à domicile privées à but lucratif – qui captent les patients rentables – dans le but de faire du bénéfice, alors qu’en même temps le secteur public s’endette. Une privatisation qui se fait aussi au détriment des conditions de travail et de la qualité de soins.

Les règles de financement doivent être modifiées pour que notre système de santé remplisse sa mission première de service public.