14 juin 2021 : petits salaires = petites rentes ! Le SSP dit NON à AVS 21

de: Michela Bovolenta, secrétaire centrale

Depuis, la grève du 14 juin 2019, le SSP s’est battu sans relâche sur le terrain de la lutte féministe.

La pandémie a mis à rude épreuve le personnel du secteur de la santé, majoritairement féminin. Durant la première vague, le personnel s’est trouvé dans une situation sans précédent, confronté à un virus virulent mais peu connu, il a dû affronter la pandémie sans préparation et sans matériel adéquat. Lors de la deuxième vague, la pression a été immense amenant fatigue, découragement et épuisement des équipes. Si la population a reconnu ce travail en applaudissant, les autorités non posé aucun acte fort : aucun canton n’a valorisé ces métiers en augmentant les salaires et les effectifs, seuls quelques-uns ont versé une prime, souvent chiche, voire en imposant des critères absurdes. Une grève aura d’ailleurs lieu au CHUV et une mobilisation dans la santé vaudoise le 23 juin prochain.

Dans ce contexte, la décision du Conseil national d’augmenter l’âge de la retraite des femmes 65 ans ne passe pas du tout. Contrairement aux idées reçues, les métiers exercés en majorité par les femmes dans la santé, le nettoyage, l’accueil de l’enfance ou l’école, ne sont pas moins pénibles que les métiers masculins. Dans le secteur de la santé ou de l’accueil de l’enfance, rare sont les travailleuses de plus de 60 ans : ces métiers usent le mental et le corps. D’autant que les femmes continuent d’assurer le 70% du travail non rémunéré et cumulent ainsi la double journée de travail !

A 15h19, le SSP sera dans la rue pour dénoncer les inégalités de salaire qui se sont encore accrues, passant de 18,1 en 2014 à 19% en 2018. Dans le secteur public, l’écart s’est d’ailleurs creusé davantage que dans le secteur privé, la différence salariale ayant passé de 16,6% à 18,1% ! Pour le SSP, il est inadmissible que les employeurs publics soient ainsi à la traîne, alors qu’ils doivent jouer un rôle exemplaire en valorisant les fonctions et métiers féminins, en reconnaissant l’importance du travail domestique, éducatif et de soins, en réduisant le temps de travail, en adoptant des conditions de travail conformes aux principes de l’égalité, de la solidarité, du respect des êtres humains et de l’environnement.

L’acceptation par 88% de la population de l’initiative « Egalité salariale : concrétisons » montre la légitimité de l’égalité des salaires : tâchons que nous n’ayons pas besoin de lancer une initiative dans chaque canton, mais que les conseillères et conseillers d’Etat en place prennent la mesure de l’urgence d’agir afin de réaliser l’égalité dans les faits. Et préparons nos crayons pour le référendum contre AVS 21.