Pour l'égalité des droits et la protection des salaires: Non à l'initiative UDC

de: Comité unitaire «Protégeons les salaires, pas les frontières» (Genève)

L’initiative de l’UDC dite «pour une immigration modérée (initiative de limitation)» veut mettre un terme à la libre-circulation des personnes. Alors qu’elle prétend protéger ainsi la population de tous les maux, cette initiative n’a en fait qu’un seul objectif: diviser les travailleurs-euses et les exposer à encore plus de dumping.

L’UDC ne veut pas moins d’immigré-e-s, elle veut moins de droits pour les immigré-e-s. La suppression de la libre-circulation aura pour effet de précariser leur droit au séjour et de réduire leurs droits sociaux. Avec une conséquence immédiate: la réduction de leur capacité individuelle et collective à résister à la sous-enchère salariale. Avec la précarisation de milliers de travailleurs-euses en Suisse, c’est la position de l’ensemble des salarié- e-s qui s’affaiblit face aux abus patronaux.

Exploiter sans limites? Non!

La fin de la libre-circulation, ce serait aussi la fin des mesures d’accompagnement, qui permettent d’étendre les conventions collectives de travail de manière facilitée ou d’édicter des salaires minimums en cas de sous-enchère abusive et répétée, d’instaurer des contrôles dans les entreprises et de sanctionner les employeurs fautifs. C’est là le véritable objectif de l’UDC: supprimer les conventions collectives et les salaires minimums lorsqu’ils existent, et créer un marché du travail totalement libéralisé, sans plus aucune entrave à l’exploitation de tou-te-s les travailleurs-euses, qu’ils-elles soient suisses, immigré-e-s, résident-e-s ou frontaliers-ères.

Le 27 septembre, il faut refuser cette attaque contre les droits des travailleurs-euses en Suisse, en votant NON à l’initiative «de limitation».


L'initiative UDC, une fausse réponse…

Au chômage

L’abolition de la libre-circulation ni ne fera diminuer le chômage, ni ne protègera les salarié-e-s contre les licenciements. Les patrons qui engagent à bas prix, et ceux qui licencient les travailleurs-euses âgée- s pour les remplacer par des plus jeunes continueront à le faire tant qu’on n’aura pas renforcé, d’une part, les protections légales contre les licenciements et, de l’autre, la protection des salaires d’autre part, comme le propose l’initiative syndicale sur le salaire minimum.

À la crise économique

Le prétendu «contrôle de l’immigration» ne changera strictement rien à la crise économique. Mais la suppression des mécanismes de protection des salaires va au contraire provoquer une chute de ces derniers et entraîner l’économie dans une spirale infernale encore plus dramatique pour l’ensemble de la population.

À la pénurie de logements

La pénurie de logements et la cherté des loyers résultent de la spéculation immobilière et de l’appétit insatiable des promoteurs et grands propriétaires. Abolir la libre-circulation et la remplacer par des contingents n’y changera absolument rien. Quant à la surcharge des infrastructures et des moyens de transport, elle résulte de décennies de privatisations et de politiques d’austérité imposées par la droite.

Au financement des assurances sociales

Si les immigré-e-s sont surreprésenté- e-s dans les assurances sociales, c’est parce qu’ils-elles exercent des métiers plus risqués et moins bien rémunérés. Mais ils/elles contribuent également largement au financement de ces assurances, qui en ont grand besoin.

À la dégradation de l’environnement

L’immigration n’est pas responsable de la dégradation de l’environnement et du réchauffement climatique. Ce sont les modes de production orientés sur la maximisation des profits à court terme qui le sont.


Une initiative contre les femmes

Moins de conventions collectives et de salaires minimums obligatoires, c’est la porte ouverte à plus d’inégalités salariales au détriment des femmes. La précarisation du droit au séjour, c’est aussi le risque de renvoyer des milliers de femmes vers la clandestinité, et les formes d’exploitation et de violence les plus dures.

Le 27 septembre, répondons NON à cette attaque contre les droits des femmes.