Plus de temps pour vivre

de: Editorial de Vanessa Monney et Maria Pedrosa, secrétaires syndicales SSP Vaud

Faisons grève le 8 mars!

photo Eric Roset

Cette année, le 8 mars est un dimanche. Impossible de faire grève ? En réalité, pour beaucoup d’entre nous, le dimanche est un jour de travail comme un autre.

Dans les secteurs où travaillent très majoritairement des femmes*, en particulier dans la vente, la restauration, la culture ou la santé, le travail du dimanche est très répandu.

Le système économique, basé sur l’accumulation des profits, tend à flexibiliser à outrance le travail, y compris lorsqu’aucune urgence vitale n’est en jeu. Cette exploitation se fait au détriment des gens et de la planète. Que les urgences d’un hôpital soient ouvertes nuit et jour est bien sûr salutaire. Toutefois, l’ouverture excessivement prolongée des magasins n’est pas nécessaire et ne fait que péjorer les conditions de travail des vendeuses et vendeurs.

Le travail de nuit a des conséquences néfastes sur la santé. Il augmente les risques de maladie cardio-vasculaires et de cancer. Plus généralement, travailler le week-end péjore la vie sociale. Cela complique les liens avec les parent-e-s, les ami-e-s, les enfants et les activités de loisirs. La charge mentale liée à l’organisation familiale au sens large, dont les femmes* portent encore essentiellement le poids, est encore plus élevée lorsqu’on travaille le soir, la nuit et les week-ends.

La pénibilité est renforcée en cas de sous-effectif chronique. Par exemple dans les EMS, les moyens manquent pour prendre soin correctement et dignement des résident-e-s. On ne parle que de coûts, d’économies, de rentabilité. Les séjours à l’hôpital sont raccourcis, les soins à domicile et le personnel dans les EMS rationnés. Il est grand temps de remettre la vie au centre de nos préoccupations. Ce 8 mars, nous exigerons donc des conditions de travail dignes et valorisées.

Parce que nous voulons plus de temps pour vivre et moins d’exploitation des gens et de la planète, les femmes* revendiquent:

  • Une diminution du temps de travail rémunéré pour toutes et tous !
  • Une meilleure reconnaissance de la pénibilité du travail le soir, la nuit et le week-end par des indemnités plus élevées !
  • Une prise en compte des risques du travail de nuit sur la santé par une plus grande compensation en temps (au moins 25%).
  • Au minimum deux jours de congé d’affilée dans la semaine.
  • Une augmentation des salaires dans les secteurs où travaillent de nombreuses femmes* et qui sont encore largement sous-payés !
  • L’arrêt de la flexibilisation excessive du travail et des temps partiels contraints !

Sur les lieux de travail, nous appelons toutes les femmes* à faire grève en s’organisant avec les collègues, ou à arborer un signe, un badge ou un foulard violet !

Dans la rue, nous vous appelons à participer massivement aux manifestations et actions prévues dans plusieurs villes de Suisse romande.