Le secteur social face au Coronavirus

Revendications du Syndicat des services publics (SSP)

photo flickr/ thinkpublic

Dans la situation actuelle de pandémie, le personnel du secteur social est soumis à de très fortes sollicitations. Le soutien aux personnes fragilisées ou vulnérables est plus important que jamais et il faut redoubler d’efforts face aux risques de précarisation ou de marginalisation.

Des directives et des recommandations ont été édictées par les autorités et par les faîtières d’employeurs des différents domaines du social. Mais bien souvent l’application de ces normes pose problème.

Ainsi, au Service de protection des mineurs à Genève (SPMi), il a fallu un préavis de grève pour que l’activité soit réduite à un service minimum, garantissant à la fois les prestations indispensables et la santé des employé-e-s.

Dans les institutions où les contacts avec les bénéficiaires sont inévitables, le personnel est très préoccupé par l’absence de protection (masques, gants). Selon le type de bénéficiaires (personnes en situation de handicap, etc.), il n’est pas possible de respecter une distance de 2 mètres, et il est évident que les personnes prises en charge ne peuvent être laissées à elles-mêmes ou mises à la rue.

Lorsque c’est possible, des mesures sont prises pour réduire la taille des groupes ou aménager différemment les espaces en commun. Toutefois, les mesures d’économies des dernières années ont contraint les institutions à fonctionner avec le strict minimum, voire en sous-effectif. Cela augmente les difficultés pour faire face à la situation et ne laisse guère de marges pour des aménagements.

C’est pourquoi le Syndicat des services publics (SSP) demande:

  • le secteur social doit être considéré comme prioritaire concernant le matériel de protection (masques, gants, … ) lorsqu’il est nécessaire et concernant les tests de dépistage, dès qu’ils seront disponibles en nombre suffisants ;
  • des locaux supplémentaires doivent d’urgence être trouvés, voire réquisitionnés, pour éviter que les lieux d’accueil deviennent des bains de pandémie ;
  • les droits du personnel doivent être scrupuleusement respectés et des dispositions doivent être prises pour faire face à la surcharge de travail. Le SSP intervient chaque fois qu’un problème lui est signalé par un-e de ses membres ;
  • les mesures de protection ne doivent pas concerner seulement les travailleurs sociaux et travailleuses sociales, mais l’ensemble des employé-e-s du secteur: personnel de nettoyage, de cuisine, veilleurs et veilleuses, etc ;
  • dans le secteur de l’accueil des migrant-e-s, la situation est particulièrement préoccupante. Le SSP partage les constats et les revendications de Solidarité sans frontières (http://ssp-vpod.ch/coronavirus-protection-pour-tout-le-monde) ;
  • lorsque la pandémie sera terminée, il s’agira de tirer les enseignements de cette crise et de revaloriser le secteur social, en lui allouant des moyens financiers plus importants et en revalorisant les salaires.