Le personnel de l’accueil de l’enfance en a ASSEZ !

Pour une reconnaissance des métiers de l'enfance, pour de meilleures conditions de travail et d'encadrement, pour un réel service public de l'enfance, le personnel manifestera à Zurich le samedi 26 septembre.

trΩtzphase, manifestation pour l'égalité et contre les discriminations du 22 septembre 2018 à Berne ©florianthalmann

CONTEXTE
Le parlement avait voté 65 millions de francs pour soutenir les structures d’accueil qui pendant le confinement ont dû faire face à la diminution du nombre d’enfants accueillis, tout en assurant la prise en charge des enfants des personnels qui ont dû continuer de travailler.

Si toutes les structures d’accueil ont été confrontées aux mêmes problématiques, seules les structures privées ont reçu l’aide publique. La majorité du parlement a malheureusement suivi le ministre socialiste Alain Berset et a refusé d’octroyer une aide de 20 millions aux crèches et garderies publiques.

Alors que la Confédération a dépensé plus de 30 milliards de francs dans divers domaines, ce refus est incompréhensible. La Suisse romande qui a davantage développé des structures d’accueil publiques est prétérité par cette décision. Le gros de l’aide a donc afflué en Suisse alémanique, où le réseau de crèches et garderie est largement privatisé.

Cette décision nous met en colère car ces structures privatisées exploitent le personnel et sont plus attentives à leurs profits qu’à la qualité de l’accueil. Nous ne sommes pas les seuls à le dire : nos collègues alémaniques organisent samedi 26 septembre une manifestation à Zurich précisément pour dénoncer la concurrence sur le marché de l’accueil des enfants : les structures doivent être rentables et pour ce faire, elles économisent sur les coûts de personnel : moins d’éducatrices formées, plus d’enfants à garder. Tout le contraire de ce que devrait promouvoir la Confédération en matière d’accueil d’enfants.

Michela Bovolenta, secrétaire centrale


MANIFESTATION – SAMEDI 26 SEPTEMBRE à ZURICH

En Suisse alémanique, l’accueil de jour des enfants en est largement entre les mains du secteur privé, orientés vers le profit. Des chaînes de crèches et garderie se font concurrence sur le marché de l’accueil des enfants : la structure doit être rentable, pour ce faire, il faut garder davantage d’enfants en économisant sur le personnel. Les subventions publiques sont insuffisantes tant au niveau de la Confédération que des cantons. Les frais sont principalement à la charge des parents. C’est la même logique qui est à l’œuvre pour l’accueil parascolaire : économiser via des mesures d’austérité.

Ce sont le personnel, les enfants et leurs parents qui payent la facture ! Nous en avons ASSEZ !
Notre groupe, trΩtzphase, est constitué de professionnel-le-s de l’accueil de l’enfance. Depuis de nombreuses années, nous nous battons pour la reconnaissance des métiers de l’enfance, pour de meilleures conditions de travail, pour des normes de qualité et pour un accueil de l’enfance financée par l’argent public. Mais le politique se soucie peu nos préoccupations. Au contraire, ces dernières années, des décisions inquiétantes ont été prises : elles affectent notre travail, qui est pédagogiquement exigeant et elles dévalorisent le secteur de l’accueil. Nous nous sommes battu-e de diverses manières, nous avons notamment déposé une pétition « Parce que les enfants ont besoin de plus de temps », afin d’améliorer la situation. Mais nous nous sommes heurté-es à une fin de non-recevoir de la part des politicien-nes qui ne se sentent pas responsables et se renvoient la balle!

C’est pourquoi nous manifestions le samedi 26 SEPTEMBRE 2020 - Rendez-vous à 13h30 au Rathaus de Zurich!
Pendant la pandémie, nous avons été considérés comme du personnel indispensable au fonctionnement du système économique, nous avons été en première ligne avec le personnel sans lequel tout s’arrête ! Aujourd’hui, nous sommes motivé-es à manifester avec encore plus de force et à continuer notre combat par tous les moyens pour que notre travail soit reconnu. Nous vous invitions à manifester votre soutien avec notre lutte : le temps est venu de combler les lacunes, toutes les lacunes dans les esprits, dans les lois, dans les structures, dans les budgets !

Pour plus de reconnaissance

Pour de meilleures conditions de travail

Pour un financement équitable

Pour notre avenir