Résolution de la Commission Fédérative de la Migration

de: Commission Fédérative de la Migration

La Commission fédérative de la migration du SSP invite toutes les femmes* issues de la migration à participer à la grève des femmes* du 14 juin. Ce jour, rendons notre travail visible pour montrer que sans les femmes, et sans les migrantes, des secteurs comme les soins, l’accueil des enfants ou le nettoyage ne fonctionneraient pas !

photo Brigou

Les femmes migrantes vivent des situations très diverses : on peut être secondas, passer tous les jours la frontière pour venir travailler en Suisse, on peut avoir débarqué sur les côtes de l’Italie et se retrouver en tant que réfugiées Dublin, on peut vivre ici depuis longtemps dans l’ombre et la peur d’être renvoyées parce que sans statut légal. Le 14 juin prochain, nos différences feront notre force. Ensemble nous serons en grève pour l‘égalité, le respect et la dignité !

En tant que Commission de la migration, nous sommes particulièrement sensibles aux conditions de vie difficiles de celles qui doivent tout quitter à cause de la guerre, des violences, et d’une économie mondialisée qui maintient des régions entières de la planète dans la pauvreté et contraint ainsi de nombreuses personnes à fuir leur pays, souvent au péril de leur vie.

Les femmes sont de plus en plus nombreuses parmi les migrants : elles viennent faire le travail que d’autres ne veulent pas faire : le travail domestique et de soins. S’occuper des enfants, des ménages, des personnes âgées et malades. Des tâches invisibles, non reconnues et non valorisées. Le modèle de la prise en charge à domicile, 24 heures sur 24 par une seule personne se développe au détriment d’un service public et des conditions de travail. Ce modèle est en train de devenir un marché rentable pour les entreprises privées, qui profitent d’une faille de la législation fédérale, puisque l’économie domestique n’est pas soumise à la Loi sur le travail, rendant ainsi possible le travail 24 heures sur 24 ! Partout, la pression au profit est de plus en plus forte. Le 14 juin, nous allons faire grève pour exiger la fin de l’exploitation du travail de care des migrantes, la reconnaissance des diplômes, la régularisation de toutes les employées domestiques sans statut légal et l’extension de la Loi sur le travail à l’économie domestique !

Les migrantes qui demandent l’asile en Suisse ont très souvent subi des violences sexistes que ce soit dans leur pays d’origine, sur le parcours migratoire ou ici, en Suisse. Elles doivent pouvoir rester et bénéficier d’un accueil qui leur permette de reconstruire leurs vies sans la peur d’être renvoyées. Les procédures dans le domaine de l’asile ne tiennent pas suffisamment compte des violences spécifiques au genre : ces violences sont souvent difficiles voir impossibles à dire, et lorsqu’elles sont dites, elles ne sont pas écoutées. Aussi, le statut de séjour des femmes migrantes est souvent lié à leur statut marital. En cas de violences domestiques, la pression est énorme à ne pas dénoncer pour ne pas devoir quitter le pays ! Cette logique est inacceptable ! Le 14 juin, nous allons faire grève pour que chaque femme ait le droit d’être protégée quel que soit son pays d’origine, sa couleur de peau, son statut marital, son orientation sexuelle, son identité de genre. Et pour que chacune puisse bénéficier de conditions de vie et de travail dignes ! L’égalité est un droit pour toutes*, non pas le privilège de quelques unes !

Egalité – solidarité – respect : toutes* en grève le 14 juin 2019 !