Coronavirus: les hôpitaux publics sous pression

Les fermetures d'hôpitaux, un danger pour la population !

Le 6 mars 2020, alors que le SARS-CoV-2, familièrement appelé Corona Virus, se propageait à travers l’Europe, l’association faîtière des hôpitaux et clinique suisses (H+) dénonçait l’impact d’une nouvelle révision de l’ordonnance sur l’assurance-maladie (OAMal). Selon H+, cette révision pourrait conduire à la disparition de 120 hôpitaux, entraînant avec eux 10 000 postes de travail.

Des réactions ulcérées de représentant-e-s politiques ont été relayées par la presse. Mais ce ne sont pas les 120 hôpitaux biffés des listes hospitalières qui les ont mis sur les nerfs. C’est le fait que H+ « récupère » l’épidémie pour défendre le financement des hôpitaux.

H+ est sorti, enfin, de sa réserve pour expliquer que réduire le financement des hôpitaux implique la fermeture d’établissements et la suppression des postes de travail. La réduction du nombre de lits implique aussi une mise en danger de la population, en laissant les régions dites périphériques démunies et en épuisant le personnel hospitalier. Dans le contexte de l’épidémie annoncée, H+ met la population face à une équation: moins d’hôpitaux égale moins de soins, égale plus de morts. C’est moche, mais c’est la réalité.

Il aura fallu la crise du Coronavirus pour réaliser que l’hôpital public ne peut pas fonctionner comme une entreprise privée. C’est un service public qui a des obligations et des coûts, car le temps des religieuses bénévoles dans les hospices est révolu.

L’obligation de répondre à des besoins, voire des urgences sanitaires dont dépend l’ensemble de la population est une priorité qui a été oubliée ces dernières années. On nous avait habitués à observer les hôpitaux à travers le prisme de leurs comptes annuels.

Ces prochaines semaines, il va falloir affronter l’urgence avec des personnels qui tirent sur la corde depuis très longtemps. Le personnel hospitalier sera la cible de toutes les attentions; son dévouement sera mis en avant et applaudi.

N’oublions cependant pas que les nettoyeurs et nettoyeuses, les aides, les infirmières, instrumentistes, secrétaires, les radiologues – des professions souvent très féminisées – accomplissent tous les jours ce travail usant et stressant face à la maladie, la mort et la souffrance. Et c’est tous les jours, qu’elles et ils méritent d’être reconnus et correctement rémunérés.

H+ se bat aujourd’hui pour ne pas réduire davantage le financement. De notre côté, nous luttons pour augmenter les moyens alloués à l’hôpital public. Pour le bien de toutes et tous.

Mes droits en tant qu'employé-e

La propagation du Coronavirus risque d’entraîner des restrictions dans la vie quotidienne et au travail. Quelles sont les conséquences pour les salarié-e-s?
►Réponses aux questions les plus importantes

Communiqué de presse du 17 mars 2020

Le SSP demande des mesures immédiates pour protéger le personnel de santé et maintenir à flot le système de santé...
► Continuer la lecture